St Martin Lalande - La Madeleine de Rose

On l'apellait "Rose la boulangère"...

et tandis que son mari confectionnait son pain, elle s'affairait derrière ses fourneaux, à même la table de sa cuisine, pour nous concocter de merveilleuses pâtisseries : madeleines, tartes sèches, choux......

La boulangerie était à 2 pas de chez moi dans la Grand Rue, implantation stratégique entre la mairie et l'église

j'y allais tous les jours chercher le pain frais. La massive porte de bois était toujours ouverte sur le couloir, passée la porte nous étions pris par l'odeur de farine : 1ère porte à gauche grande ouverte sur le local à farine ou les sacs s'entassaient

Les briques rouges anciennes du couloir, fissurées et disjointes, imprimaient les pas du boulanger qui venait s'approvisionner dans cette réserve

Au fond du couloir à droite, c'était le magasin : un comptoir et des étagères en bois

et derrière le comptoir il y avait Rose : un petit bout de femme toujours souriante

Moi, je venais avec le porte monnaie mais la plupart des clients ne payaient pas, point de registre de compte, il y avait la "Taye"

Leur compte était noté sur une baguette de bois  la "Taye", une entaille faite au couteau sur la partie du client et celle de la boulangerie tenaient lieu de compte

vous pourrez retrouver toutes les explications sur la Taye sur le site 

Pain Taye. " CREBESC CBPRFAD

La Taye ou l'ancienne comptabilité. Le mot "taille" employé en boulangerie autrefois, est dans son histoire souvent lié au sens de "contribution". De quoi s'agit-il concrètement ? Avant la tenu...

https://levainbio.com/cb/crebesc/pain-taye/

Le dimanche, avant la messe, les ménagères apportaient leur plat dominical à cuire dans le four de François le boulanger ; à la fin de la messe,  les ménagères récupéraient leur repas prêt, la plupart du temps le cassoulet ou un rôti

François, le boulanger, était toujours tout blanc de farine, une ceinture de toile entourait sa taille et lui permettait de moins courber le dos. 

Il faisait également la tournée des campagnes auxquelles il livrait le plus souvent "la miche", une grosse boule de pain qui devait faire 2kg. On ne demandait pas alors un pain ou une baguette mais une livre ou 1kg

sa voiture il l'avait "customisée", il avait enlevé les sièges avant et côté conducteur il avait mis une chaise en bois sans pied, je ne pense pas qu'aujourd'hui il aurait passé avec succès le contrôle technique

Alors élève de l'école primaire, je me souviens avoir visitée la boulangerie avec ma classe. François nous a expliqué patiemment son travail, le façonnage du pain, nous a fait découvrir son four à bois......

Les jours de fêtes, Rose était très prise entre la confection des gâteaux et la clientèle, alors elle faisait appel à ma grand mère paternelle Constance pour lui donner un coup de main, plus tard ce fut ma tante Denise qui l'aida à pâtisser

Tout ça pour vous dire que comme la famille avait aidé à la boulangerie, la recette nous a été transmise

je pense que j'ai assez fait durer, passons aux choses sérieuses :

la recette de la madeleine de Rose

ingrédients : 

6 oeufs

250g de sucre en poudre

120g de farine

levure

vanille

• séparez les blancs des jaunes
• mélanger les jaunes et le sucre jusqu'à ce qu'ils blanchissent
• ajouter la farine en pluie puis la vanille
• battre les blancs en neige très ferme (c'est ce qui donnera le moelleux à votre madeleine)
• mélanger blancs en neige et jaunes battus
• beurrer un moule à manquer
• four doux thermostat 4 pendant 3/4h 1h
• saupoudrer de sucre en poudre quelques minutes avant la fin de la cuisson (pour donner le croustillant)

il était temps me direz vous ! vous pouvez déguster

pour finir, voici quelques cartes postales de Castelnaudary qui nous montrent les ménagères apportant leur cassoulet à cuire dans le four du boulanger

Comments

[Gene 11]

Non contant d'une belle page de nostalgie, nous avons en plus une recette ! Merci, c'est enregistré.