Peinture (aquarelle, acrylique, encres), bois tourné, déco récup, le blog de nos passions mais aussi histoires, anecdotes, patrimoine de notre village du Lauragais : St Martin Lalande 11400 Aude
journées du patrimoine oblige, je repense à un détail du patrimoine St Martinois
C’est en parcourant les albums de famille que je me suis attachée aux détails derrière les personnages
Il est un détail de notre patrimoine que je n’ai pas oublié, c’est la grande cheminée en plâtre qui trônait dans une pièce non habitée dans la maison de mes grands parents paternels. Cette maison était située autour et au dessus du porche et donc dans l’ancien village faisant partie des « belles bâtisses anciennes ayant abrité des cathares »
Pour rappel :
1er village autour de la Fontaine de loin, rue de la Garance et 1ère église
2ème village : autour de l’église actuelle, église construite avec les pierres des remparts
3ème village : en dehors des remparts : grand rue, place de la mairie…..
Et aujourd’hui bons nombres de lotissements qui agrandissent encore le périmètre
Revenons aux cheminées présentes alors dans tous les foyers, appareil de chauffage et outil de cuisson, lieu de convivialité. Qui de mon âge ne se souvient du carriérou (chaise basse) sur lequel on s’asseyait au coin du feu, de la soupe de la grand-mère qui mijotait dans l’oule toute la journée, des veillées autour du feu...
Et tout ceci m’a donné envie d’aller plus loin dans mes recherches à la vue de cette fameuse cheminée
au platre travaillé
et située dans l'ancienne maison de mes grands parents
Les premiers conduits de cheminée que l’on retrouve datent de l’Antiquité, alors réservées aux maisons de notables et trônant au centre de la pièce
Ce n’est qu’au XIe siècle que l’on voit les cheminées s’adosser au mur
Au Moyen Age les cheminées sont en pierre, imposantes, tandis que dans les foyers modestes les cheminées restent positionnées au centre de la pièce. Petit à petit, les cheminées sont adossées aux murs et munis d’une plaque ayant pour office de renvoyer la chaleur vers le centre la pièce
c’est au Moyen Age que le clergé instaure le recensement, celui-ci se fait par « feu ». le foyer devient unité de mesure d’une famille et comprend généralement une dizaine de personnes
Du XII au XVème siècle : les cheminées se font moins imposantes, cela permet moins de refoulement de fumée. Elles deviennent également un support décoratif, notamment dans les grandes demeures
A partir du XIVè siècle : chevaux, armes, anges, figures allégoriques ornent les frontons
XVIe siècle : en dehors de l’aspect esthétique on commence à penser rendement, économie de bois, sur les nouveaux modèles de cheminée à conduit. Seuls les châteaux conservent leurs anciennes cheminées pour leur côté ornemental au détriment du rendement de chaleur.
Un métier vient de naitre : celui de ramoneur. De nombreux enfants, souvent à partir de 6 ans, étaient employés pour nettoyer ces conduits. Il fallut attendre 1914 pour que le travail de ces petits apprentis soit interdit en France.
A la fin du XVIIème siècle : toutes les pièces possèdent une cheminée, y compris les chambres. Les manteaux de cheminée sont le plus souvent en bois avec de délicates sculptures ou moulures, des peintures brillantes et des ornements en dorure
Dans les grandes demeures les manteaux de cheminées sont surmontés de miroirs, tableaux, sculptures …
Mais le bois étant combustible, les manteaux de cheminées seront bientôt remplacés par le marbre. C’est sous Louis XIV que l’usage du marbre se généralise
Au XVIIIe siècle, on rabaisse les chambranles des cheminées afin que l’on puisse se voir dans le miroir placé sur le manteau. Apparaissent les premiers accessoires : pinces, chenets, devants de cheminée…. Ainsi que la tablette de cheminée qui accueille des objets décoratifs tels que horloges, vases, candélabres ….
A la fin du XVIIIe siècle, les inventions autour de la cheminée s’enchainent : les premiers foyers en fonte, les cheminées à double foyer……………….
quant à cette fameuse cheminée, je pense pouvoir la dater du XVIe siècle, suite à mes trouvailles
Dès la fin du xvie siècle, certains maîtres gipiers, en plus des travaux traditionnels – pose de pavés, de tuiles, enduits de murs etc. –, réalisent des cheminées de plâtre décorées à la place des anciennes cheminées de pierre. ….. La cheminée, selon l’architecte parisien Pierre Le Muet, doit être « vue de front par celui qui entre dans la salle »2 . Placée face à la porte d’entrée, elle devient le principal élément décoratif des pièces de la première moitié du xviie siècle. En 1634, Pierre Rodes, maître gipier de Pézenas, exécute pour la maison de Jean Savy une cheminée « avec cornisse haute, avec sa base avec pilastres et chapiteaux et cadre »….
tous les éléments y sont : corniche haute, pilastres, chapiteaux et cadre
si tout ceci vous a donné envie d'en savoir plus
un PDF a été édité par le Ministère de la Culture sur l'oeuvre de Jean Sabatier sculpteur en Languedoc vers 1680 - 1690
peut être avez vous de ces trésors dans vos maisons St Martinoises, ce serait intéressant de partager les photos
mes sources : Ministère de la Culture « Jean Sabatier, sculpteur » – Wikipédia gypserie – objets-déco.com - dictionnaire raisonné de l’architecture française – authentic antic.com -
mes aquarelles ou acryliques