Peinture (aquarelle, acrylique, encres), bois tourné, déco récup, le blog de nos passions mais aussi histoires, anecdotes, patrimoine de notre village du Lauragais : St Martin Lalande 11400 Aude
c'est en faisant mon article sur les archives des écoles que j'ai repensé à mes écoles primaires à St Martin Lalande
voici donc quelques souvenirs
Nous avions alors 2 écoles, celle des petits ( à l'emplacement de l'école actuelle) et celle des grands ( actuellement la boulangerie)
"Madame" s'occupait des petits tandis que "Monsieur" avait en charge les grands
"Madame" c'était Mme Serres, "Monsieur" c'était M Rotelle
Tous deux furent les premiers à construire une villa dans le village, Madame à La Brunelle, Monsieur rue des mauves
La tenue de mise était alors la blouse ou le tablier comme on disait communément, Madame arborait une blouse rose en nylon, Monsieur lui avait opté pour une blouse en coton gris, quant aux élèves peu importait la couleur pourvu que l'on porte blouse. Chaque été, ma mère me confectionnait la blouse de la rentrée, je me souviens encore de ma blouse marron à fleurs roses, le tissu était acheté chez Mme Semat à Castelnaudary. Mme Semat tenait une grande boutique de tissus place de Verdun à Castelnaudary qui faisait angle avec la rue des Carmes (il y a actuellement un coiffeur), Mme Semat était la maman des créateurs de Audary et repreneurs de la Maison Escudier à Castelnaudary
Chez Monsieur, la cloche du matin nous annonçait le début de la classe, chez Madame, elle frappait dans ses mains
Dès le signal, nous nous alignions en rang et présentions nos mains, recto verso : une manière de nous apprendre l'hygiène
Après ce rappel d'hygiène, nous entrions dans la classe. Monsieur avait déjà inscrit au tableau noir la phrase du jour : c'était la leçon de morale ; et nous débattions de la phrase pendant un bon 1/4 heure ; hygiène, morale, la classe pouvait alors commencer.
Sur ce même tableau noir on écrivait à la craie, toutes les semaines 2 élèves étaient désignés pour le nettoyer après la classe
Au sol de la classe un vieux parquet, au centre de la classe un poêle à bois que le garde champêtre prenait soin de remplir avant notre arrivée Monsieur était aussi secrétaire de mairie, le secrétariat était une pièce minuscule, dans le couloir, face à l'entrée de la classe. Parfois des affaires urgentes l'appelaient, il nous laissait alors une dizaine de minutes seuls en nous recommandant d'être sages. Hum ! Hum ! on voyait alors voler des boulettes de papier ou plutôt de buvard que l'on mâchait avant de les lancer, imbibées de salive elles atteignaient plus facilement leur but.
les buvards servaient à tamponner l'encre afin qu'elle sèche plus vite pour que nous puissions tourner plus vite la page de nos cahiers sans avoir à attendre que l'encre sèche seule. Ils étaient un support publicitaire pour les marques, et même les alcools, voyez plutôt ceux que j'ai retrouvés dans de vieux cahiers
Mais Monsieur était filou : il avait perçé un trou dans la porte de la classe ce qui lui permettait de nous surveiller, ce n'était plus un secret car chaque année les élèves sortants en informaient les entrants. Alors les plus malins se glissaient contre le mur jusqu'à la porte et suspendaient le manteau du maitre juste devant le trou, car il y avait un porte manteau accroché à la porte. Mais..... attention de ne pas se faire prendre car alors la sentence était d'aller au coin ou l'on faisait "le piquet" : dos à nos camarades, le nez dans un coin de la classe et bien droit (comme un piquet)
Venait ensuite la dictée, l'orthographe était aussi très importante et ma foi on avait de bonnes bases, faut dire que 1 faute = 1 coup de règle en fer sur les doigts ; je peux vous dire que la fois prochaine on se souvenait de l'orthographe du mot sur lequel on avait dérapé
Lorsque nous étions trop bavards, c'était le bambou qui nous tombait sur la tête. Près de son bureau, Monsieur avait un long bambou qui lui permettait d'atteindre même les élèves du fond sans se lever. Vous imaginez les instituteurs et institutrices de maintenant faisant ça ?
Nous écrivions à l'encre. L'encrier était en porcelaine et inséré dans le trou de notre bureau. Nous étions 2 élèves par bureau. Lorsque Monsieur s'absentait quelques uns attrapaient des mouches qu'ils trempaient dans l'encrier, en s'envolant je vous dis pas les tâches d'encres partout !
A la récréation, nous jouions dans la cour, chaque école avait une cour et un préau pour nous protéger par temps de pluie. Point de jeux à notre disposition, nous jouions alors à "Attrape trappe", au ballon prisonnier, à la corde à sauter ou à la balle pour les filles, aux billes pour les garçons.
D'ailleurs je me souviens de la chanson du jeu de balle et je l'ai apprise à ma petite fille cet été, qui en avait les yeux ébahis de voir sa mamie savoir faire ça
"En jouant à la balle
contre la muraille
(on lance la balle contre la muraille et on la rattrape)
plus haut
je casse un carreau
(là il faut lancer la balle contre la muraille le plus haut possible)
plus bas
je tue mon chat
( là il faut lancer la balle contre la muraille le plus bas possible)
un homme passe
me la ramasse
( là il faut se baisser puis se relever pour rattraper la balle)
la met dans sa poche
et puis s'en va
( là il faut faire un tour sur soi avant de la rattraper)"
Madame et Monsieur étaient très respectés dans le village et n'hésitaient pas à venir en aide aux personnes pour leur courrier ou leurs problèmes administratifs. Instituteurs et institutrices représentaient alors l'autorité au même titre que le maire ou le curé.
sur ce, je vous laisse
vous pouvez retrouver les archives des écoles de St Martin Lalande
ici
Saint Martin Lalande - archives ECOLES - cesttoutbett.over-blog.com
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