Peinture (aquarelle, acrylique, encres), bois tourné, déco récup, le blog de nos passions mais aussi histoires, anecdotes, patrimoine de notre village du Lauragais : St Martin Lalande 11400 Aude
« au XIXe , philosophes, historiens, érudits locaux portent un intérêt nouveau à la langue d’Oc, publient des dictionnaires, remettent à l’honneur les œuvres des troubadours……le renouveau concerne l’ensemble des pays d’Oc, toutes les classes sociales et toutes les familles de pensée. Cette renaissance a une véritable assise populaire. »
(Archives départementales de l’Aude)
et parmi ces poètes il y eut Auguste GALTIER
Auguste Galtier nait à Castelnaudary le 21 mars 1807 (une rue de Castelnaudary porte son nom, c'est la rue ou se situent l'entrée de Lordat et de l'Hepad)
A 20 ans, il adhéra avec enthousiasme au mouvement Saint Simonien dont il fut un propagandiste dans l’Aude, pendant 10 ans il s’enflamme à ses théories
"... en 1829, Enfantin le décrit beau, fort, bon garçon et très timide, travaillant 14h par jour et donnant des leçons de mathématiques à 7 jeunes de 18 à 20 ans qui sortent du collège de Sorrèze ; à ce moment là, il y a un an qu'il s'occupe avec ardeur de la doctrine (Saint Simoniene), à laquelle il est si bien acquis qu'il va quitter ses leçons de mathématiques pour avoir tout son temps pour Saint Simon. " Je ne le crois pas - conclut Enfantin- de ces hommes qui enjambent largement l'espace ; mais si le travail ne triomphe pas de tout, au moins il fait bien des prodiges..."
en 1832, il compose les paroles d'une chanson en langue d'Oc mise en musique par Jean-Jacques Jaffus, La Sant Simounièno
Galtier est en soi un précurseur du Félibrige et composa plusieurs pièces de vers : le Ritou de Bipex (Soupex), Cansou de la Girouflado.
en 1836, le poète hatbitait Brousses ou il s'était associé à un fabricant de papier dans la Montagne Noire,
Il revint à Castelnaudary et continua à composer des pièces de vers en languedocien, des oeuvres de qualité.
en 1840, il publie Noémi, pouèmo tirat de la Biblio
Il fonde le journal littéraire l'Abeille qui vit des annonces juridiques de l'arrondissement de Castelnaudary et y publie de charmants contes colorés de la verve du terroir : les marrons, un tour de sourcié, la coufihado, les dous pijouns, le rasin
sous le pseudo de Jean Guiraud il y publie : trabalhur de terro
également sous des pseudos , il publie le gat et un nebout de Goudouli
et devient le mémorialiste satirique de Castelnaudary dans les mémoris d'un gat et les graufignados : la vie d'un petit, ville de province de 1844 dessinée d'un trait spirituel et indiscret
en 1846, Galtier entre en relation avec le grand romaniste Moquin-Tandon et auteur célèbre de las margaridatas de Monpeiè et du Caruya-Magalonensis. Maquin-Tandon estime Galtier au point qu'il lui dédie lou chival reguinaire. Galtier écrit par la suite avec une grace toujours aimable : espoulido, doumaiseleto, les abanturos d'un rat de bilo.
en 1862, l'année ou il fut présenté à Jasmin, il fait paraitre une épitre pleine de charme : as noubleis maridats
vint la vieillesse, Galtier n'écrit plus et vit retiré dans sa campagne
et sa campagne c'est : La Fount del Prat, à Saint Martin Lalande
ou il décédera le 30 septembre 1886
(La plupart des infos sur Auguste Galtier ont été trouvées dans : BNF, Bibliothèque Nationale de France ; « Histoire de la littérature occitane » Charles Camproux, édition Payot Paris ; « vies des personnages célèbres de l’Aude » JeanGirou ; « bulletin de la Société d’Histoire 1929 » édition Frédéric Rieder, Paris. Persee......)
quant aux écrits de Auguste Galtier, impossible d'en trouver un seul
après Auguste Galtier, précurseur , d'autres poètes occitans furent plus connus comme Prosper Estieu, Auguste Fourès....
que d'autres anen lènh cercar de mirabilhos
e de tour terradou siosquen leu destacads :
moun cor al Lauragués ten ambe de cabilhos !
que d'autres aillent loin chercher des merveilles
et de leur terroir soient vite détachés :
mon coeur est chevillé au Lauragais !
Prosper Estieu
qu'en était il de l'occitan par la suite ?
Ici, à St Martin Lalande on ne dit pas je parle l’occitan ou le languedocien ou la langue d’Oc, mais je parle le patois
Ainsi, ma grand-mère paternelle ne parlait pratiquement que le patois, son élocution très rapide et non articulée donnait l’impression qu’elle marmonnait en permanence
Le grand père paternel, lui, parlait patois, plus précisément lorsqu’il était en colère
Ma grand-mère maternelle, arrivée en France à l’âge de 26 ans parlait un dialecte italo-franco-patois, ce qui donnait un baragouinage que je comprenais parfaitement mais que mes amies avaient du mal à suivre et dont je me faisais l’interprète
Avec ma mère (sa fille) elle parlait l’italien mais uniquement à la maison, elle s’est toujours obligée à parler « son français » à l’extérieur
Vous l’aurez compris la génération de mes grands parents était la génération du parler patois
La génération de mes parents fut celle que l’on sermonnait et à qui l’on disait « parle français ! »
Ma génération est celle pour qui le parler patois était une langue désuète et ringarde
Quant à la génération de ma fille, ce fut celle ou les cours d’occitan virent le jour au collège et où les poètes occitans eurent à nouveau leur heure de gloire, ce fut aussi la génération de l’ouverture des écoles privées occitanes : les calendretas