1838 - Stendhal en vadrouille vers St Martin Lalande

Ce que l’on sait, d’après ses écrits, c’est que de Toulouse il est allé à Carcassonne

Et donc….. sans doute de passage sur notre territoire

Stendal, c’est l’écrivain, dont le roman le plus connu est sans doute « le Rouge et le Noir »

1838 :  Stendhal entreprend un voyage dans le midi de la France de Bordeaux à Marseille

Au cours de son voyage, qui a duré plus de 2 ans,  il nous fait part dans ses lettres de ses impressions, se laisse aller à de grandes colères contre les fautes de goût, le mauvais service des auberges et l’inconfort des voyages mais reste admiratif devant nos trésors d’architecture.

Au travers de ses lettres on en sait un peu plus sur ce qu’il pensait de notre région

Morceaux choisis

• Toulouse

« …. La toulousaine est une brune fort piquante….il ne faut pas manquer de voir les richesses monumentales de Toulouse….en outre de ses églises, Toulouse a conservé de beaux spécimens des hôtels de la Renaissance…Le Capitole et sa façade avec l’ordre de colonnes en marbre rose qui la décore, est vraiment d’un bel effet »

• Carcassonne

« …. Un pèlerinage archéologique ou la religion de l’art prendra la place de la superstition….la vie a complètement abandonné la cité, qui n’est qu’un fantôme de ville pour le Carcassonne de la plaine destiné à une grande prospérité grâce au chemin de fer et au Canal du midi qui la traversent…. De la cité, on y jouit d’une belle vue sur les Pyrénées, sur la ville, le cours de l’Aude, les Corbières et les montagnes noires…. Toute la partie Nord vient d’être restaurée complètement, et à grands frais, par M. Violet Le Duc…. C’est du haut de la Tour St Nazaire qu’on embrasse le mieux la topographie et l’aspect de la cité, entassement mélancolique de masures habitées par une population chétive, malheureuse et de jour en jour réduite. Et cependant, pour le poète, la vieille Carcassonne n’est pas morte ! La végétation s’est développée tout à son aise dans ces cours et dans ces jardins à moitié déserts. Le figuier étale, en compagnie de la vigne capricieuse, ses formes tordues et son noir feuillage ; le grenadier y balance son fruit rose et appétissant, le mimosa, son aigrette blanche et légère comme celle du paon…. J’ai erré pendant 2 jours dans cette Pompéi du Moyen Âge, ne revenant à la nouvelle ville que pour le coucher et le manger, cuit et momifié par un soleil africain, mais épanoui jusqu’au fond de moi-même par un enthousiasme sans mélange…. L’église St Nazaire est une perle…. A peine entré sous cette nef fraiche….. J’ai été envahi d’une émotion indescriptible…. L’architecte a voulu faire un bijou irréprochable, un chef d’œuvre aussi riche que les plus riches, avec des ressources évidemment restreintes…l’œil ne sait à quel détail exquis se pendre… on ne peut que se mettre à genoux devant ces chefs d’œuvre, et se dire qu’on n’en verra nulle part ailleurs de semblables…. Et maintenant, en route pour Narbonne : il n’est que temps ! »

• Narbonne

« … le paysage jusqu’à Narbonne est aussi brûlé qu’uniforme. Quelques oliviers et surtout des vignes rampantes et folles déroulant leur verdure terne à perte de vue et produisant le plus exécrable vin que je connaisse… après Carcassonne qui est un miracle de curiosités, l’ancienne capitale narbonnaise n’a pas le don de passionner beaucoup l’imagination… c’est la ville la plus sèche et la plus poussiéreuse de toute la France…. Malgré cela une gueuse de végétation y trouve sa nourriture, car on mange à Narbonne des fruits délicieux : pêches, figues et pastèques…. »

source : Gallica, Lettres écrites en aout sept et oct 1867 par Louis Gonse (photo)

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