XVIIIe - Les anglais sur le Canal du Midi à St Martin Lalande

On aime à penser que, peut être, les lis jaunes étaient ceux de St Martin Lalande...

1785 : Madame Anna Francesca CRADOCK, d'un milieu aisé anglais, mariée à un gentilhomme plus âgé qu'elle, réalise un périple de 4 jours de Béziers à Toulouse qu'elle contera dans son journal.

"....Nous nous fimes conduire dans un cabriolet, jusqu'au bateau-poste du canal royal du Lanquedoc....ce bateau est grand, propre et bien aménagé en vue des passagers, qui débarquent pour diner et pour coucher.... chaque passager est autorisé à apporter son vin et les provisions dont il pourrait avoir besoin pendant le trajet. Si les bagages excèdent la quantité à laquelle on a droit, on s'entend avec le patron du bâteau, que nous trouvâmes, du reste, très très fort agréable ; quelques officiers supérieurs se montrèrent surtout très attentifs et aimables envers les Anglais.... des lis jaunes en pleine floraison formaient une délicieuse bordure au canal, au long duquel s'allongent, de chaque côté, de belles avenues de peupliers d'Italie. On eut dit naviguer au milieu d'un parc.... Je fus d'abord assez effrayée des passages des écluses, de ces montées et de ces descentes ; mais, après avoir constaté avec quelle habileté le patron et ses 3 hommes sous ses ordres conduisaient le bateau, j'y pris un plaisir extrème...."

1787 – 1789 :  Arthur YOUNG

Britannique, propriétaire terrien, passionné d’expérimentation en matière de techniques agricoles,  il rassemblera ses observations sur le Canal dans son ouvrage « Travels in France » ou il dira « LE CANAL, C EST LA PLUS BELLE CHOSE QUE J AI VUE EN FRANCE»

 Mais il ne naviguera pas sur nos eaux, venant de Carcassonne, il bifurquera à partir de Fanjeaux en direction de Mirepoix

Siècle suivant : on porte des jugements moins flatteurs sur le canal

1838 -   STENDHAL, écrivain, sur son carnet, consigne les détails à conserver. Il publie en 1838 « les mémoires d’un touriste ». Son parcours se fera moitié en diligence, moitié en bateau. On ne sait s’il passa sur la commune de St Martin Lalande ; dans son récit il parle surtout de Toulouse

Stendhal considère « la Province comme un lieu abominable ou aucun honnête homme ne saurait vivre…Méridional veut dire homme franc, brusque et grossier… »

Et pourtant il s’émerveille devant le Canal du Midi ".... On y voit le pays autant et mieux qu'en diligence... Le canal traverse, contourne, caresse, toutes les cités qui font rêver....